Coronavirus: les syndicats de journalistes alertent sur la situation des pigistes privés d’emploi

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Objet : Covid-19: mise en oeuvre des mesures économiques et sociales
exceptionnelles pour les journalistes rémunérés à la pige.


Paris, le 24 mars 2020


Monsieur le Directeur général du travail,


En cette période de crise sanitaire, nous souhaitons attirer votre attention sur les
risques sociaux qui pèsent dès maintenant sur les journalistes rémunérés à la pige
(JRP).
Dans toutes les entreprises de presse qui emploient des JRP, les représentants de
nos organisations syndicales ont rappelé la nécessité de mettre en place les mêmes
mesures, et notamment le chômage partiel, pour les journalistes pigistes – dont nous
rappelons qu’ils sont des salariés – que pour les titulaires.
Toutefois, depuis une semaine, des informations nous parvenant depuis certains
groupes et entreprises de presse nous inquiètent quant au sort réservé aux
journalistes pigistes alors que, comme l’indique la loi Cressard de 1974 : “Toute
convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération,
le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail.”
Vous trouverez en annexe un point au 22 mars 2020. Nous craignons que ces
salariés soient les grands oubliés des mesures d’ordre économique et social
exceptionnelles prises dans le cadre de la politique de lutte contre l’épidémie de
Covid-19.
Alors qu’ils sont souvent déjà soumis à des revenus précaires, leurs conditions
d’existence menacent de se dégrader plus encore.
…/…
En conséquence, nous vous demandons de bien vouloir intervenir auprès des
groupes et entreprises de presse pour leur rappeler leurs obligations à l’égard des
journalistes rémunérés à la pige et, le cas échéant, leur indiquer les démarches à
suivre.
De notre côté, lorsque nécessaire, nous recourrons à tous les moyens administratifs
et judiciaires en notre pouvoir pour que, là où les employeurs ne jouent pas le jeu,
les droits des journalistes rémunérés à la pige soient respectés, et notamment leur
droit au chômage partiel, au même titre que les journalistes titulaires.
Nous considérerions par ailleurs incompréhensible qu’en cas de non respect du droit
du travail et des mesures exceptionnelles édictées par le gouvernement, les
entreprises fautives bénéficient du versement du chômage partiel par Pôle emploi ou
encore des aides à la presse.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer l’expression de notre considération
distinguée.
L’intersyndicale : SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, CFDT