
Notre camarade Michel s’en est allé ce mercredi 25 octobre. Trop jeune, trop tôt.
Michel, ou plutôt Bubu comme chacun d’entre nous l’appelions, était un des piliers de notre syndicat, auquel il a consacré près de 40 ans de sa vie. Il en était encore le trésorier.
Ouvrier typographe de formation, Bubu avait acquis très tôt la conviction que les intérêts particuliers des salariés et ceux de ceux qui exploitent leur force de travail ne sont pas les mêmes. Et que pour défendre ces intérêts particuliers, il leur faut des syndicats. C’est donc naturellement que, devenu Secrétaire de rédaction au Parisien, il s’était engagé dans le syndicalisme libre et indépendant Force Ouvrière.
Libre et indépendant en toutes circonstances, tel était Bubu. La seule chose qui comptait à ses yeux était les revendications des salariés. C’est ainsi qu’au fil des années, il est devenu LE délégué syndical du Parisien auquel chacun s’adressait. Reconnu comme tel par tous, il a été de tous les combats.
Aujourd’hui encore, des camarades nous disent que leur engagement syndical, c’est à Michel qu’ils le doivent car il n’hésitait jamais à aller défendre leurs intérêts particuliers ou collectifs notamment ceux des plus précaires, par la négociation ou, quand il le fallait, par la grève. Et tous se souviennent de sa générosité, de son sens de l’humour, de sa bienveillance mais aussi sa détermination.
Michel avait la conviction que la défense de la convention collective des journalistes, garantissant leurs droits et leur statut professionnel, et donc leur indépendance économique et morale, passait par l’existence et le développement d’un syndicat dédié à cette cause, dans le cadre de la Confédération Force ouvrière. Durant toute sa vie militante, il n’a jamais cessé de mener ce combat au nom du SGJ-FO.
Bubu, c’était aussi l’ami fidèle, envers son syndicat comme envers ses amis. D’une droiture jamais prise en défaut. Il ne cherchait ni les honneurs, ni les flatteries. Quitte à passer pour un bougon. Il aimait les plaisirs simples de la vie : se retrouver en famille, chanter – et il le faisait plutôt bien – jouer de la bombarde, les ballades et les retrouvailles entre amis, s’occuper de son potager et de ses animaux depuis qu’il avait pris sa retraite en Bretagne.
Michel était un militant ouvrier, fidèle à sa classe, un militant internationaliste, profondément laïque et volontiers « bouffeur de curés » lors des banquets républicains qu’il organisait chaque année avec ses amis. Et nous n’oublierons jamais les Ala, chant des ouvriers du Livre, qu’il aimait lancer dans les grandes ou moins grandes occasions en les ponctuant de « c’en fut un beau ! »
Aujourd’hui nous pensons à sa compagne, notre camarade Catherine, à ses enfants Johan, Fanny et Antony et à tous ses proches, et les assurons de notre amitié et de notre soutien.
Tu vas nous manquer, camarade Bubu.
Un hommage sera rendu à Michel, le mardi 31 octobre à 10h30 à Landerneau (Salle Saint Ernel)
