Depuis mercredi le personnel de l’Agence France Presse est en grève reconductible, à l’appel des syndicats FO, CGT, Sud et CFE-CGC pour exiger du PDG, Emmanuel Hoog, qu’il revienne sur sa décision brutale de dénoncer tous les accords et conventions d’entreprise en vigueur.
Le SGJ-FO, partie prenante de cette grève, apporte son soutien le plus total aux salariés de l’AFP et appelle ses sections, comme l’ensemble de la profession, à manifester leur appui à ce mouvement, qui concerne l’ensemble de la presse française.
En dénonçant tous les accords, le PDG de l’AFP entend obtenir par la force ce qu’il n’a pas réussi à obtenir par de pseudo-négociations : contraindre le personnel à accepter un « accord social » revoyant à la baisse tous les acquis des salariés.
Comme M. Hirsch aux hôpitaux de Paris, M. Hoog entend notamment supprimer à la quasi-totalité du personnel les jours de RTT, seul les journalistes en production conservant le bénéfice d’une fraction d’entre eux (7 au lieu de 18).
Mais, pour inacceptable qu’elle soit, cette mesure n’est que la plus visible. Temps de travail, congés, grilles de qualifications et de salaires, plans de carrière… : c’est tout l’édifice social construit depuis 60 ans qui est visé.
Pour M. Hoog, il s’agit de faire baisser à toute force les charges de personnel, comme l’exige le gouvernement en application de la récente réforme du statut de l’AFP, destiné à le rendre compatible avec les orientations européennes en matière de concurrence libre et non faussée, et la baisse des dotations de l’Etat qui l’accompagne.
Alors que l’AFP affiche aujourd’hui un endettement record de 55 millions d’euros, ce n’est pas au personnel de l’AFP de payer la note d’une politique qui porte en germe la destruction de l’agence mondiale d’information. Il a déjà suffisamment payé pour cette dette qui n’est pas la sienne avec le blocage des salaires depuis novembre 2012.
A l’AFP comme ailleurs, il y a des « non » qu’il faut savoir entendre.