France Télévisions : vers une nouvelle cure d’économies

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logosftL’arrivée cet été de Delphine Ernotte à la tête de France Télévisions de devrait pas se traduire pour les personnels par la fin de la cure d’austérité imposée depuis des années, ni hélas mettre un terme de  la dégradation considérable des conditions de travail des salariés. Depuis 5 ans, ce ne sont pas moins de 800 postes statutaires qui ont été supprimés à FTV – sans parler des postes de précaires qui ont disparu dans le même temps.

Comme ses prédécesseurs Mme Ernotte fait de la maîtrise des coûts sa ligne directrice et elle a déjà annoncé pour FTV le non remplacement des salariés partant à la retraite, c’est-à-dire de nouvelles suppressions d’emplois,  ainsi que le maintien du gel des salaires.

Le dernier plan de départs dits volontaires, qui portait sur 340 postes, était quasiment réalisé à la fin de l’été. Mais les pertes considérables attendues à la fin de l’exercice 2015 – elles pourraient atteindre 10 millions d’euros au lieu des 5 millions prévus – n’incitent guère à l’optimisme pour l’avenir. D’autant qu’il ne faut pas compter sur l’Etat pour défendre le service public : la baisse de ses dotations devrait avoisiner les 300 millions d’euros en 2015. Et il se refuse toujours à revenir sur la mesure de suppression de la publicité après 20 heures, qui, si elle n’a pas amélioré la qualité des programmes comme c’en était l’objectif proclamé, a plombé considérablement les recettes de FTV.

La poursuite de la cure d’économies signifierait bien évidemment de nouvelles incertitudes sur la capacité des différentes chaînes à exercer leur mission de service public, voire sur le périmètre des chaînes. Ainsi, Mme Ernotte entend poursuivre la mise en place d’Info 2015, qui aboutirait à la fusion des rédactions nationales de France 2, France 3 et des rédactions numériques de FTV, alors que ce projet, rejeté par le personnel, va clairement à l’encontre de l’identité des chaînes, de la qualité et du pluralisme de l’information.

La seule vraie nouveauté annoncée par Mme Ernotte est son projet de création d’une chaîne d’information en continu, commune à FTV et Radio France. Mais là encore,  on peut se demander quel en serait le prix pour le personnel. Comment réaliser un tel projet, d’un coût de plusieurs de millions d’euros, alors que les moyens n’existent pas, que les emplois sont en baisse, sans accroître encore la charge de travail des personnels concernés et détériorer un peu plus les conditions de travail ?

D’autant qu’à Radio France, malgré la longue grève du printemps,  le personnel reste lui aussi sous la menace d’un plan de 270 départs (dits volontaires eux aussi), et voit lui aussi ses missions et son fonctionnement mis en danger au nom du retour à l’équilibre budgétaire.