La direction s’obstine, l’unité du personnel la fera céder

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Malgré treize jours de grève massivement suivie par les personnels administratifs et techniques en juin, la direction de l’AFP s’obstine à vouloir imposer un accord d’entreprise qui se traduirait par d’importants reculs sociaux.

Depuis maintenant plus de 7 mois, des négociations sont engagées entre les syndicats et la direction sur un texte global visant à se substituer aux 117 accords jusque-là en vigueur et dénoncés unilatéralement par le PDG Emmanuel Hoog.

Et depuis 7 mois, la direction reste sourde aux revendications des syndicats et du personnel qui refusent le dynamitage de leurs acquis sociaux. Confrontée à cette opposition, la direction louvoie, joue la montre, menace, tente de diviser le personnel, entre catégories professionnelles, mais aussi au sein des différentes catégories. Et sur chacun des grands sujets en débat – temps de travail, RTT, grilles de salaire, plan de carrière… – elle maintient ses positions et ses « propositions » indécentes.

Pour la direction, il convient en effet de rester dans le « cadre » que lui ont fixé l’Etat français (dans le contrat d’objectifs et de moyens 2014-2018) et la Commission européenne : faire baisser drastiquement le coût du travail en maintenant l’augmentation de la masse salariale en dessous des 1%.

Refusant cette logique, les personnels administratifs et techniques se sont lancés début juin, avec tous leurs syndicats CGT, FO, Sud et CFE-CGC, dans un mouvement de grève reconductible autour de quatre revendications – maintien des primes de fin de carrière et des indemnités de licenciement à leur niveau actuel, pas de remise en cause des niveaux de salaire, négociation des jours de RTT sur la base de l’existant (de 14 à 18 jours) et non des propositions de la direction (entre 0 et 7 jours).

Le mouvement, soutenu par les journalistes FO, CGT et Sud, a pris fin après que la direction eut fait semblant de reculer et de vouloir négocier pour finalement revenir à ses positions de départ, et même pire puisque la dernière version des propositions de la direction envisage désormais de faire passer les personnels administratifs aux 37 heures hebdomadaires ! Et une note de la direction menace même de déclarer « illicite » et donc passible de sanction toute action de grève qui viserait à « bloquer la production » de l’agence.

Malgré ces nouvelles provocations visant à faire peur aux salariés, rien n’est joué et la colère reste vive. Mais une chose est sûre, seule l’unité du personnel et de ses organisations pourra faire reculer la direction.

Si c’est le cas chez les personnels techniques et administratifs, il reste à l’imposer chez les journalistes où les responsables du SNJ, syndicat majoritaire dans la rédaction, et de la CFDT refusent toujours de s’engager dans l’action au nom d’une participation critique à l’élaboration d’un nouvel accord.

Et pourtant, si la direction a choisi de « cibler » les personnels administratifs et techniques en lui réservant les reculs sociaux les plus sévères, les journalistes ne sont pas en reste. Un seul exemple avec la baisse prévue des jours RTT. Avec les propositions actuelles, un journaliste faisant toute sa carrière (43 ans, durée de cotisation pour une retraite à taux plein) à l’AFP devrait travailler, selon les cas, entre 45,8 et 96 semaines de plus qu’aujourd’hui, soit un à deux ans de repos offert gratuitement à l’entreprise !