Pour beaucoup de nos employeurs le développement des journaux sur internet serait le remède miracle à la fameuse crise de la presse qui n’est souvent que la conséquence de l’incurie de leurs politiques strictement financières.
Pour eux, passer de la version papier à la version numérique a surtout pour avantage de rogner considérablement sur les coûts de production : plus d’impression, plus de distribution, diminution drastique des effectifs journalistiques et de la masse salariale, remise an cause des statuts (combien de journalistes web n’en ont même pas le statut), polyvalence généralisée…
Dans le même temps, ils escomptent bénéficier sur le net du retour des annonceurs publicitaires qui ont massivement déserté le secteur de la presse écrite, en même temps que celle-ci perdait du lectorat.
Selon le rédacteur en chef de la Nouvelle République du Centre-ouest cité par la Correspondance de la presse, « le web c’est 40% de marge » alors que le papier n’en représente que 1%. Mais s’empresse-t-il de nuancer, « le papier reste 90% de notre chiffre d’affaires ».
Des chiffres que viennent confirmer une étude sur le chiffre d’affaires des journaux américains sur Internet réalisée par le Pew Research Center, auprès de 38 organes de presse.
Selon ses auteurs, le chiffre d’affaire sur Internet est loin de compenser le recul du papier. « Pour chaque dollar gagné dans le numérique, 7 sont perdus en chiffre d’affaires papier » qui représente encore 92% du total, souligne cette étude.
Des chiffres que feraient bien de méditer tous les tenants du tout numérique et ceux qui rêvent de voir fusionner tous les médias sur un média unique qui serait internet.