A France Télévisions, les premiers effets des coupes budgétaires drastiques entérinées par l’avenant au Contrat d’objectifs et de moyens (COM), négocié entre la direction et les représentants de l’Etat, commencent à se faire sentir, et ils sont désastreux pour les salariés et l’entreprise désormais unique.
Cet avenant au COM portant sur la période 2013-2015 se caractérise par une baisse de 320 millions d’euros des moyens financiers, dont 200 millions de dotations publiques et 120 millions de ressources publicitaires en moins. Soit une baisse de 10% des moyens par rapport au COM initial.
Les conséquences, le DRH de FTV Patrice Papet les avait présentées dès la fin août en assurant que les salariés allaient devoir « contribuer à l’effort » à travers une série de mesures d’austérité et de sacrifices sociaux avec notamment un plan de départs volontaires de 650 personnes (ETP) sur 2 ans, la fusion des rédactions nationales, la polycompétence généralisée des salariés, la diminution du nombre de précaires ou encore la baisse des frais de missions et de transport, l’augmentation du temps de travail…..
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour voir les premières mesures tomber.
« Un accès privilégié »… au plan de départs volontaires
Dès le 10 septembre, le directeur de l’info Thierry Thuillier annonçait tout de go aux 26 journalistes et assistants du service sous-titrage info de France 2 que celui-ci fermerait début 2014. Rebelote deux jours plus tard. C’est aux 28 journalistes de la rédaction d’AITV, l’agence internationale d’images créée en 1985 à RFO pour fournir des monitorings d’information aux TV francophones africaines notamment, qu’il annonçait tout aussi brutalement la fin du service en 2014.
Pour le personnel mis devant le fait accompli, la perspective d’un redéploiement ou « un accès privilégié » au plan de départs volontaires. Quelle faveur !
Outre le mépris pour les salariés qui caractérisent ces décisions qui n’obéissent qu’à une logique budgétaire, c’est aussi l’avenir de l’ex-RFO et de Malakoff qui est posé par cette stratégie de démantèlement. Et au-delà le risque d’un abandon progressif des missions de service public de FTV, déjà à l’œuvre dans le domaine de l’information, même si l’avenant au COM affirme hypocritement le contraire.
Ce qui est sûr en tout cas, c’est que les suppressions de postes vont se poursuivre, alors que, depuis le début de l’année 2013, 500 emplois équivalents temps pleins ont déjà été détruits.
Concernant le plan de départs volontaires, la direction aurait déjà dressé une liste de quelque 360 postes en CDI éligibles à ce PDV.
Et, il y a quelques jours, elle a présenté aux syndicats ce qui ressemble fort à un vaste plan social pour les 8 000 salariés précaires, CDD, cachetiers, pigistes, intermittents (2 500 ETP, soit 22% du total des emplois à FTV) de l’entreprise.
Au nom de la « réduction de la précarité », et surtout pour éviter des requalifications en CDI ou des contentieux trop coûteux à ses yeux, la direction veut pousser un maximum d’entre eux vers la sortie, via des « mesures d’accompagnement », des aides à la reconversion, voire des indemnisations en cas de départ volontaires. Tous les ingrédients d’un plan social !
Pour le SGJ-FO, ces orientations de la direction de FTV et les mesures qui en découlent doivent être résolument combattues, dans l’unité des organisations syndicales, car elles sont inacceptables, Inacceptables pour les salariés et inacceptables pour la télévision publique, conduite à la casse par les dirigeants de l’entreprise et de l’Etat.