Nice Matin : seule l’unité du personnel peut sauver le titre et les emplois

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Quel que soit le résultat de la bataille que se livrent le groupe Rossel, Bernard Tapie et Georges Ghosn, pour la reprise du quotidien régional Nice-Matin, c’est un désastre social et professionnel qui se profile.

Les chiffres font froid dans le dos : jusqu’à 80 postes de journalistes supprimés sur 240. Un tiers de la rédaction ! Près de 400 salariés jetés sur un effectif total d’environ 1 100 ! Fermez le ban.

Secrétaires de rédaction ? A disparaître. Photographes ? Inutiles, les rédacteurs s’en chargent. Adjoints d’agence ? Eliminés. Personnels administratifs ? Purgés. Régie publicitaire ? « Out » !, Ouvriers et techniciens de l’imprimerie ? Obsolètes….

En « échange », Rossel promet de mettre 50 millions d’euros sur la table et Tapie, 4, pour «relancer» le titre. Dans tous les cas, les salariés sont gentiment « invités », dès à présent, à fournir des éléments tangibles sur leur situation professionnelle… et personnelle : rémunération annuelle déclarée aux Impôts, situation maritale, enfants à charge ou pas… Le tout « confidentiel », paraît-il !

Personne n’est dupe. Dans l’ombre, les « repreneurs » préparent déjà la longue liste des licenciables. Et des centaines de familles qui, demain, vont être jetés dans la difficulté.

Qui sera sacrifié ? Les anciens ? Les plus jeunes ? Les gros salaires ou les plus modestes ? Chacun compare sa situation personnelle à celle du voisin et la suspicion s’étend dans un titre de presse à l’agonie après des années de gestion Hersant-Médias.

Un climat délétère règne donc dans les rédactions du Var, des Alpes-Maritimes et de la Corse, en attendant que tombe le couperet du tribunal de commerce de Nice.

Sans n’avoir jamais rien demandé, les salariés de Nice-Matin se retrouvent mis au banc des accusés : « Trop chers, trop nombreux… trop mous ou trop vindicatifs ». Ils font, en tout cas, la démonstration de leur engagement à défendre leur journal. Les lecteurs et la population aussi.