La publication par le gouvernement d’Emmanuel Macron des ordonnances sur le Code du Travail n’a fait que confirmer le « programme de travail » qu’il avait fait parvenir début juin aux organisations syndicales.
S’appuyant sur le socle que constitue la loi El Khomri, ces ordonnances marquent un pas supplémentaire vers la destruction du Code du Travail, le renforcement des pouvoirs des patrons, en matière de licenciement notamment, et la limitation des moyens d’action des syndicats.
Comme le souligne la déclaration de l’Union régionale Force Ouvrière d’Ile de France, ces ordonnances débouchent sur encore « plus de facilité pour les patrons de licencier, de modifier les contrats de travail, d’imposer leurs positionnements dans les entreprises en faisant passer des accords moins favorables que la convention collective en matière de primes, treizième mois, congés supplémentaires. Ces ordonnances « règlent leur compte » par le biais d’un barème aux indemnités prud’hommes et mettent donc les conseillers et juges prud’homaux sous tutelle.
Les négociations directes des accords avec des « salariés élus » dans les entreprises sans passer par les listes syndicales s’attaquent directement aux organisations syndicales dans le même temps où pour prolonger la loi Rebsamen les ordonnances fusionnent les CE – DP et CHSCT. Ce qui aura des répercussions désastreuses pour les salariés qui n’auront plus à leur disposition qu’un « comité social et économique » qui se verra réduit à sa plus simple expression avec moins de représentants et de moyens.
A tout cela, il faut ajouter les attaques contre le CDI, avec notamment le CDI de chantier qui constitue, dans nos professions, une incitation à encore plus de précarité et menace directement le statut des pigistes.
Pour les journalistes, la non obligation de reprise des salariés en cas de vente, quel que soit le secteur d’activité, fait disparaître la clause de cession. Et la Commission arbitrale elle-même est menacée dans son existence avec le plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif.
Le gouvernement a déjà prévenu. Cette nouvelle attaque remettant en cause le Code du travail sera suivie très rapidement par de nouvelles contre-réformes ou dispositions néfastes aux droits des travailleurs avec, entre autres, la hausse de la CSG qui touchera fortement les retraités et les fonctionnaires, la remise en cause de l’assurance maladie fondée sur le salaire différé, de l’indemnisation des chômeurs ou des régimes de retraite.
Dans cette situation, le Syndicat général des journalistes FO prend acte de la déclaration de la CE Confédérale de Force Ouvrière jugeant « inacceptables nombre d’éléments » des ordonnances et demandant au bureau confédéral « d’examiner toute initiative permettant de développer les positions de FO ».
Il considère pour sa part que face à une telle régression sociale, les salariés ne sauraient comprendre que leurs syndicats entretiennent le flou et la division. Ce n’est ni par les consultations bidon ni par la reprise des journées d’action à répétition que nous pourrons mettre le gouvernement en échec, mais par l’action unie et déterminée des salariés et de leurs syndicats sur des revendications claires :
Retrait des ordonnances
Abrogation de la loi El Khomri
Maintien de la sécurité sociale fondée sur le salaire différé
Non à la retraite par points
C’est sur ces revendications que le SGJ-FO appelle ses adhérents à s’inscrire dans les différentes initiatives à l’appel des structures Force Ouvrière.
Paris, le 6 septembre 2017