Les pigistes et correspondants du Parisien-Aujourd’hui en France et du Parisien Week-end auront leur petite part de « prime Macron ».
Plusieurs syndicats, dont le SGJ-FO, ont signé l’accord proposé par la direction portant sur « le versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat aux pigistes collaborateurs réguliers » travaillant pour le journal et pour le magazine.
Disons-le tout net : la prime Macron_totalement défiscalisée pour les employeurs et n’ouvrant aucun droit à la retraite ou au chômage_constitue aujourd’hui, au sein de notre entreprise comme de bien d’autres, un prétexte tout trouvé pour contourner la question d’une augmentation générale des salaires, des barèmes de piges.
Mais, comme nous l’avions dit dans notre communiqué de janvier dernier, à partir du moment où LVMH a décidé, de façon unilatérale, de verser cette prime à l’ensemble de ces salariés, en exclure les plus précaires était tout bonnement inacceptable.
C’était pourtant ce qu’avait initialement décidé la direction du groupe Le Parisien. Il a donc fallu batailler pour obtenir l’ouverture de discussions sur le sujet.
Le SGJ-FO a exigé, au cours d’une négociation éclair, que l’ensemble des correspondants et pigistes réguliers touchent la prime de 600 €, en se fondant notamment sur les critères ouvrant le droit de vote aux élections professionnelles (peuvent voter les pigistes ayant 3 bulletins de paie dans l’année, dont 2 au cours des quatre derniers mois) et ceux donnant accès aux activités du comité d’entreprise (gagner 762 € par mois en moyenne sur un an).
Nous avons rappelé au passage que d’autres rédactions ont versé des sommes bien plus importantes à leurs pigistes.
L’accord final est loin d’être satisfaisant à nos yeux. Il n’aborde pas, par exemple, la situation de certains salariés en CDD qui ont eu le malheur de voir leurs contrats s’achever quelques jours avant le 31 décembre 2018 (pour redémarrer dès janvier pour certains) et ont été tout bonnement exclus de la prime.
Quant aux pigistes et correspondants, ils doivent remplir plusieurs conditions pour pouvoir y prétendre : avoir gagné au moins 2689 € de piges en 2018, et totaliser au moins 10 bulletins de paie. Mais même s’ils peuvent justifier de 12 fiches de paie, ils devront se satisfaire de sommes bien en-deçà du montant consenti aux autres salariés. Leur prime est en effet calculée au prorata du montant de leurs piges (avec un plancher à 200 €). Seul un pigiste ayant gagné 34 957 € en 2018 (soit 2689 € x 13 mois) peut espérer toucher 600 €. Autant vous dire qu’aucun ne touchera donc la somme intégrale.
Le SGJ-FO a néanmoins signé cet accord, pour garantir cette « petite prime » aux confrères. Il continue de revendiquer la hausse générale des salaires et des piges, seul véritable levier pour le pouvoir d’achat. I