Quand le ministère de la Culture se mèle des retraites…

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Nous avons eu la surprise de recevoir sur l’adresse mail du SGJ-FO une invitation à « échanger  » sur le rapport Delevoye par une personne dépendant du ministère de la Culture.

Vous trouverez ci-dessous la réponse rédigée par le Secrétaire général du SGJ-FO.

Bonjour Madame,
Laissez-moi vous dire tout d’abord ma surprise quant à la teneur de votre message.

Vous me proposez vendredi soir pour ce mardi matin un rendez-vous téléphonique destiné, si j’ai bien compris, à « échanger » sur le rapport Delevoye visant à supprimer les 42 régimes de retraite existant pour les remplacer par un régime universel par points.

Sans doute cet « entretien » téléphonique rentre-t-il dans la nouvelle « concertation sectorielle » engagée par l’exécutif pour tenter de faire passer sa réforme.Comme vous le savez, la Confédération Force Ouvrière a décidé au printemps dernier de quitter la première concertation sur la réforme Delevoye, considérant que celle-ci ne visait en fait qu’à faire cautionner par les organisations syndicales des choix contraires aux intérêts des salariés et des retraités.

Face à l’hostilité croissante rencontrée par sa réforme et à l’exigence de retrait qui monte de tous les secteurs du monde du Travail, le pouvoir a relancé un round de « négociations » dites sectorielles.A en croire la forme de « l’échange » que vous nous proposez, j’ai bien du mal à croire que l’objectif de celui-ci soit autre chose que cosmétique. En tout cas, cela procède d’une étrange vision du dialogue social qui n’est pas la nôtre. Syndicat indépendant, nous n’avons pas vocation à jouer les « idiots utiles » dans la mise en oeuvre d’une réforme que nous combattons résolument et contre laquelle, avec beaucoup d’autres, nous appelons à la grève le 5 décembre et au-delà si cela est nécessaire

Nous nous voyons donc dans l’obligation de décliner votre proposition « d’échange ».Si cela peut servir, je vous joins toutefois une note de notre syndicat expliquant en quoi, la profession de journaliste, qui connaît une précarisation croissante, serait particulièrement touchée par la réforme Delevoye – Macron des retraites. Je vous joins également ci-dessous les revendications portées par notre syndicat.

Soyez assurée, Madame, de notre attachement à un dialogue social respectueux des organisations syndicales et de leur indépendance, ainsi que de notre considération.


Tristan MALLE, Secrétaire général du SGJ-FO.