Face au mépris patronal, affirmons nos revendications.
Fin août, les patrons de la presse quotidienne régionale ont fait connaître leur
«recommandation» en matière de salaires minima pour 2022.
Lors de la négociation de branche en mai, ils avaient proposé une augmentation de
1% applicable au 1er juillet. L’ensemble des organisations syndicales avaient rejeté
cette proposition par trop insuffisante.
Aujourd’hui, la seule «mesure» que préconisent les patrons est de ramener au niveau
du SMIC mensuel (1678,95 euros brut), les rémunérations minimales passées sous
ce seuil, du fait des récentes augmentations du SMIC.
Il s’agit en fait de se mettre en conformité avec les lois du Travail qui prévoient qu’il ne
peut y avoir de rémunération sous le SMIC pour un CDI même si le salaire prévu par
la grille est inférieur.
Pour les journalistes, cela ne concerne que les stagiaires 1ère année.
Pour tous les autres niveaux de la grille des salaires, les employeurs proposent
0% d’augmentation !
Alors que les minima salariaux sont bloqués depuis des années (la dernière
revalorisation en PQR était de 0,4% en 2017),
Alors que l’inflation explose – 6% sur un an – et que la menace d’une hausse globale
de plus de 10% à la fin de l’année se profile,
Alors que les prix de l’énergie flambent avec une augmentation des tarifs du gaz et de
l’électricité qui pourrait atteindre 20%,
Cette «proposition» patronale ne peut être ressentie par les salariés que comme
une forme de mépris pour leur travail et leur implication et comme une
provocation.
Il s’agit d’un appel à toutes les entreprises de la PQR à bloquer les salaires, même si,
heureusement, les salaires réels versés par les entreprises sont souvent supérieurs
aux minima de branche.
Nous ne saurions accepter que les intérêts des salariés et leur pouvoir d’achat soient
ainsi bafoués.
Le SGJ-FO appelle ses sections dans toute la PQR à exiger des directions
l’ouverture immédiate de négociations salariales en vue d’un rattrapage au
moins équivalent à l’inflation en 2022.
Partout, il appelle les rédactions à se réunir pour déterminer leurs
revendications en matière de salaire et les moyens d’action pour les faire
prévaloir.
0% pour les salariés mais des millions d’aides à la presse!
Les groupes de la PQR qui prétextent de leurs difficultés financières pour refuser des
hausses de salaires à leur salariés ont pourtant engrangé en 2021 des millions et des
millions d’euros d’aide à la presse.
Parmi les principaux bénéficiaires, citons Ouest-France (5,82 M), Sud-Ouest (3,99 M),
Ebra (3,80 M), Centre France-La Montagne (2,49M), Rossel-La Voix (2,46 M), La
Dépêche du Midi (2,19), NJJ-Nice Matin (1,10). Sans oublier le champion des
champions des aides à la presse Les Echos – Le Parisien (titre rattaché à la PQR) qui
a touché 16,10 M.
Et ces chiffres ne prennent pas en compte toutes les autres aides diverses et variées
(à la distribution, au portage, à l’innovation, au pluralisme, au développement, l’aide
postale…) et les innombrables exonérations de cotisations dont bénéficient de plus en
plus les employeurs.