Depuis des années, nos salaires sont en berne et notre pouvoir d’achat diminue. Certes, les journalistes ne sont pas les seuls salariés dans ce cas. Mais force est de constater que les augmentations décidées chaque année dans les différentes formes de presse sont bien loin de suivre l’inflation réelle.
Quant aux négociations d’entreprise, elles ne débouchent généralement que sur des résultats dérisoires. Désormais, l’individualisation des salaires est la règle. Pour espérer être augmenté, il faut se montrer « méritant », avec tout ce que ce vocable peut contenir d’arbitraire.
Voilà pourquoi il nous faut saluer l’action des 220 journalistes du Télégramme qui, pour une des premières fois de l’histoire du journal, ont dû recourir à l’arme de la grève pour obtenir une indexation de leur salaire sur l’inflation.
Alors que celle-ci s’est élevée à 2,12% en 2011, leur direction ne veut leur octroyer que des hausses de salaire de 0,4% à 0,8% et une prime de 150 euros brut.
Et pourtant, les journalistes du Télégramme ont les salaires parmi les plus bas de la PQR. A fonctions égales, ils touchent environ 30% de moins que leurs collègues de Ouest-France, le concurrent direct. Et pourtant, le journal de Morlaix est un des titres qui se portent le mieux de la presse française avec une diffusion en hausse en 2011.
Une fois n’est pas coutume en matière sociale, le Télégramme devrait s’inspirer de l’exemple anglais. Nos confrères de Thomson Reuters ont, en février, arraché une hausse des salaires de 2,5% après 48 heures de grève. Et ceux du Guardian ont négocié des augmentations de 3% chaque année sur deux ans.