Espagne: la liberté d’expression menacée par les mesures d’austérité

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Sous le mot d’ordre, « sans journalisme, pas de démocratie« , environ 200 journalistes ont manifesté le 3 mai à Madrid et dans une cinquantaine de villes espagnoles pour défendre la liberté d’expression menacée par les mesures d’austérité, imposées par l’Union européenne et les milieux financiers, qui frappe la profession comme l’ensemble des salariés espagnols.

Depuis 2008, 6.234 journalistes espagnols ont perdu leur emploi, 57 médias ont été fermés et 23 plans sociaux ont été mis en œuvre dans des entreprises de presse, selon la Fédération des associations de journalistes d’Espagne (Fape), qui avait organisé ces manifestations.

La Fape entendait également dénoncer la réduction des effectifs des rédactions, la baisse des salaires et le remplacement de journalistes expérimentés par des stagiaires ou temporaires auxquels on verse des salaires indignes.

« C’est une honte. Il n’y a pas de travail. On te propose un salaire de 700 euros et on préfère employer des stagiaires sans expérience qui ne peuvent pas résister aux pressions », a expliqué aux médias une manifestante, au chômage depuis plusieurs mois, après avoir été directrice de programme pour la télévision de la région Castille La Manche.

« La liberté d’expression en ce moment en Espagne n’est pas menacée pour des motifs politiques mais pour des raisons économiques, à cause de la crise », a déclaré la présidente de l’Association de la presse de Madrid (APM), Carmen del Riego, tandis que de nombreux manifestants réclamaient un « journalisme libre de pressions ».

Dans les différents cortèges a été lu un manifeste de la Fape affirmant : « La liberté de la presse est une conquête de notre société démocratique, mais ces derniers temps, nous voyons une augmentation des restrictions » et « des initiatives de diverses institutions pour limiter le droit à l’information ».