Dès la formation d’un nouveau gouvernement, le SGJ-FO s’adressera au ministre du Travail pour lui demander d’annuler l’arrêté d’extension du protocole d’étapes pigistes de novembre 2008.
Cet arrêté d’extension avait été pris par le précédent gouvernement via un décret de novembre 2010, alors même que ce protocole d’étape faisait encore l’objet d’une procédure devant la Cour d’appel de Paris à l’initiative notamment du SGJ-FO. Or la Cour d’appel a confirmé le caractère illicite de plusieurs dispositions de ce protocole, ce qui aurait dû du même coup rendre caduc l’arrêté d’extension.
En généralisant de droit l’application de l’accord d’étape à l’ensemble des entreprises de presse, cet arrêté d’extension favorise en outre les intérêts des employeurs au détriment des droits des journalistes dans leur volonté de casser la loi Cressard et de remettre en cause la Convention collective nationale.
En effet, le protocole d’étape – signé rappelons-le par les seuls syndicats CFDT, la CFTC et la CGC, minoritaires à eux trois dans la profession – n’a qu’un seul but : priver les pigistes de leurs droits et ainsi introduire une brèche dans l’égalité des droits de tous les journalistes, quel que soit leur statut.
Ce protocole aboutit en effet à la remise en cause :
– du maintien conventionnel du salaire en cas de maladie, maternité, accident du travail…
– du paiement annuel, conformément à la convention collective, des congés payés et du 13e mois en sus du paiement de la pige,
– du paiement de l’ancienneté dans l’entreprise et dans la profession qui doit s’ajouter au salaire de base, conformément à la convention collective,
– de l’inscription des pigistes au registre unique du personnel…
Pour Force Ouvrière, ce protocole doit être abrogé. Nous sommes déterminés à user de tous les moyens pour aboutir à cet objectif et obtenir que, pigistes ou non, tous les journalistes professionnels se voient garantir les mêmes droits. Faire annuler son arrêté d’extension constituerait un premier pas capital dans cette voie.
Journalistes FO 