Il n’y aura bientôt plus que deux journaux gratuits distribués devant les bouches de métro des grandes villes en France. En effet le 21 mai, le groupe TF1 qui possède depuis 2011 le journal Metronews, a annoncé l’arrêt définitif de sa version papier dans les semaines à venir et la suppression dans le même temps de 60 des 96 emplois du quotidien. Déjà depuis plusieurs mois, la sortie du journal papier ne se faisait plus que par intermittence. Dorénavant, les lecteurs urbains ne trouveront dès potron-minet que Direct Matin et 20 minutes. La décision a été prise par la filiale de Bouygues alors que le journal gratuit affiche un déficit chronique depuis plusieurs années et qui a culminé à plus de 10 millions d’euros en 2014.
Dans un communiqué de presse, le groupe audiovisuel affirme que l’arrêt de la version papier a été pris en raison de de la « crise du marché publicitaire ». Un vaste plan de réorganisation du journal a été évoqué avec les partenaires sociaux qui devrait déboucher sur une nouvelle stratégie axée à 100% sur le Web: Metronews veut se focaliser sur le développement de son site internet, et devenir un pure player, « avec l’objectif de développer les positions déjà acquises » selon le groupe TF1.
Même si les reclassements internes devraient être privilégiés « afin de réduire le nombre de licenciements », les salariés du quotidien gratuit s’attendent à une réduction drastique de près de 50% de leur effectif. Cette décision intervient dans un contexte déjà tendu au sein de l’entreprise après l’annonce du déménagement du siège social historique basé rue Greneta (2e arrondissement de Paris) dans des locaux à Issy-les-Moulineaux.
Débarqué en France au début des années 2000, le secteur de la presse gratuite connaît sa première grave crise de croissance de sa jeune histoire. Prochaine échéance : un Comité d’entreprise extraordinaire en début de semaine où les représentants syndicaux devraient en savoir plus sur les propositions qui leur seront faites sur le Plan de sauvegarde de l’emploi.