Tapie hors la loi

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tapie      Le 11 juillet 2008, Bernard Tapie s’est vu octroyer la bagatelle de 403 millions d’euros, dont 45 millions pour « préjudice moral » par un tribunal arbitral, dans l’affaire Crédit Lyonnais.

Depuis, ce généreux « arbitrage », effectué par trois juges financiers aux liens plus qu’étroits avec le pouvoir en place à l’époque, a été qualifié de « frauduleux » par la justice, qui a estimé que les 403 millions avaient été attribués « indûment » à M. Tapie.

Pour ces faits, il a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et « détournement de fonds publics ». Excusez du peu !

Cela n’a pas empêché M. Tapie de s’acheter, avec une partie des sommes ainsi octroyées, le journal La Provence, dont il est toujours propriétaire.

Un rachat qui, comme c’est devenu une règle dans nombre de titres, a servi à se débarrasser d’un nombre conséquent de journalistes via la clause de cession, censée protéger de droit l’indépendance des journalistes mais devenue de fait un mode de gestion des effectifs par les patrons.

Les partants, en application de la convention collective, ont fait appel à la Commission arbitrale des journalistes pour définir le montant de leurs indemnités de licenciement en fonction de leur ancienneté, parfois importante.

Mais bien que cette commission soit légale, celle-là, et les sommes obtenues par les journalistes (certes parfois supérieures à ce que voulait donner la direction de La Provence) soit à des années-lumière de ce que lui-même avait obtenu d’un arbitrage « frauduleux », M. Tapie refuse ces décisions.

Alors que les sentences de la Commission ne sont pas passibles d’appel, il refuse de payer leurs indemnités aux journalistes concernés et entend les faire annuler en justice.

Combien de temps la profession va-t-elle accepter de tels comportements  de gens comme M. Tapie qui refusent la loi dès lors qu’elle ne sert pas leurs propres intérêts financiers ?