Monsieur le Garde des Sceaux,
Notre syndicat a été informé que le militant syndical guadeloupéen Jocelyn LEBORGNE, secrétaire général de l’Union des employés du Commerce (UEC-UGTG) et du membre du Conseil syndical de l’UGTG était à nouveau convoqué le 15 mars devant la Cour d’appel de Basse-Terre pour « refus de se soumettre à un prélèvement ADN ».
Cette nouvelle convocation fait suite à un appel du parquet après que Jocelyn LEBORGNE, déjà jugé pour le même motif le 2 mai 2013 par le Tribunal de Pointe-à-Pitre, a bénéficié d’une décision de relaxe, alors que son procès avait déjà donné lieu à une forte mobilisation des travailleurs de Guadeloupe et de nombreuses organisations syndicales de la Caraïbe, de France et bien au-delà pour le soutenir.
Notre syndicat considère que ce nouveau procès, par-delà l’acharnement dont il témoigne à l’égard de M. LEBORGNE, procède d’une volonté de criminaliser l’action syndicale, inacceptable pour une organisation comme la nôtre, attachée à la démocratie, au droit des salariés de défendre leurs intérêts et revendications et à la solidarité ouvrière.
S’agit-il de condamner à tout prix un militant syndical dans un contexte où les libertés démocratiques et ouvrières fondamentales sont déjà mises en danger par l’application de l’état d’urgence ?
S’agit-t-il, en condamnant M. LEBORGNE, d’intimider les salariés du Commerce de Guadeloupe qui combattent contre la généralisation du travail du dimanche et pour la mise en place d’une convention collective dans ce secteur ?
S’agit-il de « cibler » plus précisément les travailleurs et militants qui combattent avec l’Union générale des Travailleurs de Guadeloupe pour obtenir des droits et garanties sociales contre les intérêts financiers et colonialistes ?
Non, M. le Garde des Sceaux, les syndicalistes ne sont pas des criminels ! En tant que ministre de la Justice, nous vous demandons d’oeuvrer pour que cesse la répression syndicale contre les militants de Guadeloupe et pour la relaxe immédiate de Jocelyn LEBORGNE.
Recevez, Monsieur le ministre, l’assurance de notre considération.
Paris, le 2 mars 2016