Paris-Turf : les salariés en grève pour sauver les emplois et le groupe

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Ce mardi les salariés de Paris-Turf poursuivaient la grève entamée la veille pour exprimer le refus du plan de reprise du groupe par la holding de Xavier Niel et qui va se traduire par la suppression de près de 75 emplois sur un total de 195 emplois permanents. Avec ce plan, ce sont aussi près de la moitié de la cinquantaine de pigistes de Paris-Turf qui se retrouveraient au chômage.

Chez les salariés, la colère est d’autant plus grande qu’ils ont le sentiment d’être les victimes d’un scénario financier monté de toutes pièces et en toute opacité pour aboutir à un véritable bradage d’un groupe qui reste rentable. Premier syndicat à Paris-Turf, Force Ouvrière apporte son soutien le plus total aux salariés en grève. Vous trouverez ci-dessous un communiqué commun des organisations syndicales FO, SNJ, CGT, CFDT de Paris-Turf. Paris-Turf : de qui se moque-t-on ?

Dans une procédure de prepack cession clairement retenue dans le but d’offrir le Groupe Paris-Turf à Xavier Niel, via sa holding NJJ, l’apothéose a été l’audience qui s’est tenue hier lundi 22 juin au Tribunal de Commerce de Bobigny : les différents intervenants (administrateurs, procureur…) se sont unanimement prononcés, et sans retenue positionnés, en faveur du projet Niel. Les salariés, via leurs représentants, n’ont, eux, pas été entendus, ni même écoutés. Notre consultant Secafi (Olivier Guillou) n’a pas davantage été interrogé. Le CSE n’a pas non plus reçu l’écoute du tribunal auquel il pouvait légitimement prétendre lorsqu’il y a 250 salariés dans le secteur de la presse en jeu. Xavier Niel en personne s’est présenté devant le Tribunal, sortant un chéquier pour proposer de s’aligner sur l’abondement au plan social de RPI, au mépris de la loi (L 642-2 V du Code du Commerce). Malgré les appels à discussion formulés tout au long de la procédure auxquels il n’a jamais daigné répondre…

Cela manifeste un mépris évident pour nous tous ! Aujourd’hui, notre position est claire : en l’état, le projet NJJ est destructeur pour l’emploi (une centaine de salariés non repris, une fermeture de site floue) et ne comporte officiellement aucune mesure en faveur des salariés non repris. Par ailleurs, d’un point de vue organisationnel comme stratégique (reprenant les orientations d’une direction qui nous a menés dans l’impasse et, pire, ses « capitaines », qui restent en place), le projet NJJ n’est pas de nature à rassurer sur la pérennité du groupe Paris-Turf.

On ne garde pas une direction qui perd et qui amène ses salariés dans le mur ! Nous demandons instamment à Anthony Maarek (NJJ) de venir s’asseoir à une vraie table de négociations avec les représentants du personnel (CSE, Organisations Syndicales), afin de bâtir un projet « avec » les salariés, et non « contre ».

On ne peut pas reprendre une entreprise contre ses salariés ! Jusqu’au délibéré du Tribunal de Commerce (le 30 juin – ndlr), nous emploierons tous les moyens pour faire entendre notre voix, y compris la grève. C’est pourquoi nous vous invitons à poursuivre aujourd’hui, mardi 23 juin, et autant que de besoin, le mouvement initié.

C’est le moment ou jamais de sauver nos emplois et le groupe Paris-Turf !