A l’heure où les salariés, éprouvés par la crise sanitaire, le chômage partiel, aimeraient songer aux vacances, vos représentants syndicaux enchaînent les réunions… La direction est pressée de mettre en œuvre ses projets.
Nous avons lu, comme beaucoup, le tweet de satisfaction de Pierre Louette du 25 juin, saluant un « vote des salariés en faveur du projet », à la suite de la dernière assemblée générale.
C’est aller un peu vite.
Si l’on récapitule les différentes motions adoptées au fil des assemblées générales, les salariés ont voté :
- pour le rétablissement des cahiers départementaux, le dégel des recrutements et remplacements, l’arrêt du chômage partiel
- pour le rétablissement de pages locales et départementales, un espace sanctuarisé sur le Web et le Print pour l’actualité locale…
- et, à deux reprises, contre les suppressions de postes (pigistes inclus).
Dans ces conditions, peut-on imaginer un instant que les salariés approuvent désormais un plan consistant à supprimer 30 postes et mettre dehors une quinzaine de pigistes ? La direction y croit-elle d’ailleurs elle-même, qui a menacé explicitement entre deux assemblées générales : « Si ce n’est pas ce projet, il n’y en a pas d’autre, ce sera le vide. Et un plan d’économies. »
Ce mardi 7 juillet, un nouveau CSE extraordinaire aura lieu, autour du projet #LeParisien200 000, suivi ce jeudi 9 d’une commission santé, sécurité et conditions de travail consacré aux conséquences de ce projet.
A l’issue du processus d’information-consultation autour du projet (qui ne s’achève pas cette semaine), les organisations syndicales devront émettre un avis, favorable ou non. Mais le CSE n’est pas un lieu de négociation autour du projet.
Une seule chose est aujourd’hui principalement soumise à négociation avec les organisations syndicales : les conditions dans lesquelles partiront les salariés volontaires. Une réunion est également programmée ce jeudi 9, d’autres auront lieu ensuite. La direction veut aboutir à un accord sur la Gestion prévisionnelle des emplois et compétences, un dispositif qui consiste essentiellement à associer l’employeur et les syndicats pour décider des suppressions de postes. Celui-ci peut notamment s’appuyer sur une « transition emploi retraite » ou sur un congé de mobilité, pour faire partir les salariés.
Pendant ce temps, les CDD restants au sein de la rédaction prennent fin les uns après les autres. Les pigistes, à peine sortis du chômage partiel, attendent d’être fixés sur leur sort. La situation des précaires ne fait pour le moment l’objet d’aucune négociation en cours.
Même s’il participe pour le moment aux réunions convoquées par la direction, le SGJ-FO n’est pas candidat à mettre en œuvre des suppressions de postes dans l’entreprise. Le rôle d’un syndicat est de défendre les intérêts moraux et matériels des salariés qu’il représente face à l’employeur. Nous continuerons donc à le faire et à porter les revendications exprimées par nos collègues. Nous invitons tous ceux qui souhaitent défendre leurs conditions de travail et leurs emplois à rejoindre le SGJ-FO.