Soutenir la presse, c’est d’abord maintenir tous les emplois de journalistes

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CDI comme précaires

Le gouvernement a annoncé récemment un « plan de soutien à la filière presse », doté de 377 millions d’euros sur les deux années à venir. Ce plan, discuté avec le patronat de la presse, vise, selon les pouvoirs publics, « à accompagner les transitions écologique et numérique du secteur », qui connaîtrait une « crise structurelle » et qui a été « fragilisé » par les effets de la crise sanitaire.

C’est donc une nouvelle manne octroyée gracieusement aux patrons de la presse et notamment aux grands groupes financiers et industriels qui contrôlent la majorité des groupes et des titres et qui profitent déjà largement des millions d’aides à la presse distribués chaque année par les pouvoirs publics.

Mais pour quoi faire ? Pour financer les plans de suppressions d’emplois ou les licenciements qui se multiplient, pour jeter des centaines de précaires – pigistes et CDD – à la rue, comme c’est le cas dans de nombreuses rédactions depuis la crise du Covid, pour déréguler encore plus l’organisation du travail et accentuer le mal-être qui en découle, pour faciliter encore les opérations financières de vente, rachat, fusion de titres, pour supprimer encore des éditions locales dans la presse écrite ?

A en croire, les informations qui remontent de nombreuses rédactions c’est bien à quoi semblent destinés ces millions d’euros, dans le droit fil de la politique de baisse des coûts, notamment salariaux, déjà mise en œuvre depuis de longues années. Il ne s’agit en rien de soutenir la presse !

Pour le Syndicat général des Journalistes Force Ouvrière, la défense d’une presse libre et pluraliste, soucieuse de sa mission d’information des citoyens, respectueuse des droits des journalistes et dégagée des intérêts des puissances de l’argent, passe par de toutes autres priorités.

Soutenir la presse, c’est d’abord exiger d’en finir avec les licenciements et les plans de suppressions d’emplois, qu’on les baptise ou non de « départs volontaires ». L’AFP hier, Next-Radio TV, Le Parisien, Nice-Matin, Paris-Turf aujourd’hui, sans doute Le Figaro demain. Et bien d’autres encore. Sans compter les plans toujours à l’œuvre dans l’audiovisuel. La présidente de la commission de la carte vient de souligner que 2021 serait encore une année noire pour le nombre de journalistes.

Zéro licenciement, remplacement de tous les partants : voilà ce que nous défendons. Voilà à quoi devraient servir les millions d’euros qui ont été accordés aux propriétaires des média.

C’est défendre l’emploi et les droits des pigistes. Si quelques-uns ont pu bénéficier de l’indemnité d’activité partielle durant le confinement, des dizaines voire de centaines ont vu leurs revenus disparaître, une situation qui perdure depuis ! Il y a également ceux qui sont victimes des plans de départs ou d’économie : 33% de baisse des budgets piges en moyenne chez Next-Radio TV ! Sans compter tous les CDD qui n’ont pas vu leur contrat renouvelé.

Réemploi de tous les pigistes, de vrais emplois de vrais salaires pour tous dans le respect de la Loi

Cressard : c’est que qu’exige le SGJ-FO.

Défendre la presse, c’est en finir avec les politiques de cession et les réorganisations tous azimuts, dictées par des intérêts financiers à court terme. Partout elles se traduisent par la baisse des effectifs, parfois sans respect des moindres règles d’humanité, comme à Paris-Turf après son rachat par Niel, la désorganisation, des salariés en souffrance devant la détérioration de leurs conditions de travail et la perte de sens du travail à accomplir. Jamais les expertises pour risque grave demandé par les élus CSE (par exemple au groupe Moniteur) n’ont été aussi nombreuses.

Il est temps d’en finir avec cette casse sociale, professionnelle et rédactionnelle, à un niveau sans doute jamais atteint dans notre profession. Nous exigeons des conditions de travail respectueuses du Code du Travail, des droits des salariés et de leur santé, surtout dans les conditions sanitaires actuelles.

Défendre la presse, c’est défendre sa mission d’information au service des citoyens. C’est défendre une information locale et de proximité de qualité et donc s’opposer aux fermetures d’agences, de rédactions locales, voire d’éditions départementales comme au Parisien, qui se sont multipliées au début du confinement et qui pour la plupart ont été supprimées définitivement.

C’est permettre l’exercice libre du métier de journaliste et donc exiger le retrait du scandaleux schéma du maintien de l’ordre, dénoncé par toutes les organisations de la profession, et qui est un feu vert accordé aux forces de l’ordre pour empêcher les journalistes de faire leur travail lors des manifestations.

REJOIGNEZ LE SGJ-FO !

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