Pendant que Bernard Arnault fait des économies de bouts de chandelle au Parisien, ses copains milliardaires continuent, eux, à faire leurs courses dans les médias.
Ainsi Bouygues, propriétaire du groupe TF1, serait, nous dit-on, le mieux placé pour racheter le groupe RTL-M6, propriété de l’allemand Berstelmann.
«Une fusion avec TF1 s’inscrirait dans notre stratégie de pousuite active de consolidatiion du marché», a déclaré à la presse ce dernier, montrant par là toute la portée éditoriale du projet de cession.
Il est vrai que dans cette affaire il n’est encore une fois question que de gros sous puisque Berstelmann a fixé le prix de son tandem RTL-M6 entre 2 et 2,5 milliards d’euros. Pour TF1, qui deviendrait ainsi un poids lourd de la télévision privée, cela permettrait, selon les experts, de contrôler près des deux-tiers des revenus publicitaires de la télévision et de s’assurer un leadership quasi-absolu sur la production de programmes.
Mais Bouygues n’est pas seul sur le coup. Ca se presse au portillon chez les milliardaires puisque, parmi les candidats au rachat, on trouve aussi Vivendi, les inévitables Xavier Niel et Mathieu Pigasse, le tchèque Daniel Kretinsky et le groupe Mediaset de Silvio Berlusconi, déjà propriétaire des plus grandes chaînes italiennes. Verdict sans doute à la fin juin.
Leur autre copain, Vincent Bolloré, est lui sur une autre piste qu’il espère tout aussi juteuse: le rachat pour sa filiale Editis d’une partie des titres et activités d’Hachette Livre à Arnaud Lagardère, en quête de liquidités.
Dans une lettre ouverte à ce dernier l’ensemble des représentants syndicaux du groupe Lagardère, dont ceux de FO, se sont adressés à celui qui est encore leur patron: «le groupe que vous dirigez va-t-il être sacrifié sur l’autel du rétablissement de votre situation financière personnelle? Quel pacte êtes vous en train de conclure avec les prédateurs qui font des ronds au-dessus de nos têtes depuis plus d’un an? Etes-vous réellement attachés aux métiers de votre groupe quand vous affirmez que vous étudiez toutes les offres financières? Considérez-vous que, puisque tout a un prix, tout est à vendre? », écrivent-ils notamment.
«Les entreprises qui composent votre groupe et les salariés qu’elles rassemblent ne sont pas un jeu de quilles», concluent-ils.