Journalistes agressés, menacés: ça suffit!

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Une nouvelle fois, des journalistes ont été insultés, agressés, menacés de mort et leurs accompagnateurs frappés par des militants d’extrême-droite alors qu’ils couvraient samedi à Paris, une manifestation contre le pass sanitaire organisé par le mouvement «les patriotes» de Florian Philippot, candidat à l’élection présidentielle, .

Les deux journalistes, reporters d’image à l’AFP, ont été brutalement pris à partie par plusieurs dizaines d’individus au cris de «c’est l’AFP, niquez les ces fils de pute». Les deux agents de protection qui les accompagnaient et les ont protégés ont reçu des coups de matraque et l’un d’eux a été blessé à la tête par un jet de bouteille. Des menaces de mort ont été proférées contre les deux journalistes.

Ces actes de violence intolérables ne sont hélas pas isolés, ni nouveaux. Ils ont même tendance à se généraliser à l’occasion des manifestations anti-pass ou autres.

Comment s’en étonner quand se multiplient les discours de haine à l’encontre des journalistes. Quand un autre candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle, Eric Zemmour, fait huer la presse dans ses meetings, permet à quelques nervis de s’en prendre physiquement à certains journalistes en toute impunité.

Si ceux-là, qui n’ont jamais été partisans de la démocratie et de la liberté d’informer, se sentent ainsi pousser des ailes aujourd’hui, c’est aussi parce que d’autres, au plus haut sommet de l’Etat ont largement contribué à affaiblir l’exercice libre du métier d’informer.

Ces dernières années, les gouvernants ont multiplié les lois baîllons, sapé les fondements de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, imposé de nouvelles entraves avec la loi sur la sécurité globale et toutes les mesures d’exception prises au nom du contexte sanitaire. Les journalistes ont été, comme jamais, la cible de violences policières.

Défendre la liberté d’informer, c’est condamner et combattre toutes les violences contre les journalistes. C’est aussi exiger le retrait de toutes les mesures et lois liberticides qui les empêchent d’exercer leur profession et qui affaiblissent leur statut professionnel, favorisant toutes les dérives actuelles.

Paris, le 18 janvier 2022