Augmentation de 10% des salaires et des piges! Le SGJ-FO s’adresse aux employeurs

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Dans toutes les rédactions s’affirme la même exigence: les salaires et les piges doivent être réévalués.

Réévalués pour faire face à l’inflation qui bat des records. Plus 4,5% sur un an déjà et sans doute bien davantage dans les mois à venir puisque les prix continuent de s’envoler.

Réévalués, car nos salaires sont bloqués depuis des années. Les pertes de pouvoir d’achat s’accumulent et les négociations salariales dans les entreprises comme au niveau des branches professionnelles se résument souvent à des miettes.

Cette situation n’est plus supportable!

Le SGJ vient donc d’adresser la lettre ci-dessous à l’ensemble des organisations patronales de toutes les formes de presse pour exiger l’ouverture de négociations sur une augmentation immédiate de 10% des barèmes minimum des salaires et des piges , avec un prix minimum du feuillet revalorisé à 60 euros. Le SGJ revendique que cette augmentation s’applique sur les salaires réels versés par les entreprises.

Paris, le 12 avril 2022

Monsieur le Président,    

De toutes parts s’affirme aujourd’hui une exigence parmi les salariés que nous représentons : les salaires doivent être augmentés.

Voilà des années qu’au prétexte des difficultés des entreprises du secteur de la presse, les salaires des journalistes sont bloqués ou gelés.

Dans de nombreuses formes de presse, il faut remonter à la décennie précédente pour retrouver trace d’une augmentation générale des salaires digne de ce nom.

Résultat : aujourd’hui un journaliste en CDI touche peu ou prou le même salaire qu’il y a 20 ans. De nombreuses grilles affichent des premiers paliers de rémunération au niveau voire en-dessous du SMIC. Les rares augmentations octroyées l’ont été en faveur des coefficients les plus bas et on assiste à un tassement des grilles remettant en cause le principe même de déroulement et d’évolution de carrière.

Les barèmes de piges, lorsqu’ils existent et lorsque les employeurs daignent rémunérer les pigistes sous forme de salaire comme l’exige pourtant la loi, restent bloqués à des niveaux ridiculement bas.

Les négociations en entreprise se résument pour la plupart à l’octroi de primes, souvent au «mérite», qui ne donnent pas lieu à cotisations sociales et qui privent donc le salarié de sa part de salaire différé destinée notamment à financer sa retraite.

Ces primes ne se répercutent pas toujours sur les autres éléments conventionnels du salaire que sont la prime d’ancienneté et le 13e mois.

Sous l’effet conjugué du blocage, de l’individualisation des salaires et de la précarité, on assiste à une paupérisation de pans entiers de la profession.

Dans le même temps, les entreprises de presse ont continué à bénéficier d’aides substantielles de l’Etat et certaines affichent des taux de profit sans aucune mesure avec le serrage de ceinture qu’elles imposent à leurs salariés.

Cette situation n’est plus tenable alors que l’inflation bat des records – déjà 4,5% sur un an et sans doute davantage demain -, que la valse des étiquettes sur les produits de première nécessité donne le vertige et que les coûts de l’énergie, des transports ou du logement ne cessent de croître.

Face à l’urgence salariale et à la perte de pouvoir d’achat que nous subissons depuis déjà des années, nous vous demandons de prendre dès aujourd’hui les mesures qui s’imposent et d’ouvrir des négociations à cette fin.

Nous revendiquons une augmentation immédiate de 10% des barèmes minimum des salaires et des piges avec un prix minimum du feuillet revalorisé à 60 euros.

Nous exigeons que cette augmentation s’applique sur les salaires réels versés par les entreprises.

Dans de nombreuses rédactions, l’exaspération monte et les salariés se mobilisent, parfois par la grève, pour exiger la hausse des salaires. Nous sommes à leurs côtés, comme nous le serons demain si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.

Dans l’attente de votre réponse à nos demandes légitimes, recevez, Monsieur le Président, l’assurance de notre considération.

Tristan Malle

Secrétaire général