Le personnel de l’AFP a observé un débrayage de deux heures le lundi 16 avril pour appuyer la demande de l’ensemble des organisations syndicales, dont le SGJ-FO, d’une augmentation des salaires de 150 euros bruts mensuels et d’une revalorisation des piges de 5%.
A l’AFP, comme dans la plupart des entreprises de presse, les salaires des journalistes n’ont connu ces dernières années que des augmentations dérisoires (de 0% à 1% en 2011, 27,50 euros pour tous en 2010) voire nulles en 2008 et 2009, alors que le coût de la vie s’envolait.
Cela n’a pas empêché la direction d’affirmer, lors de l’ouverture de la négociation annuelle obligatoire (NAO) que les salariés de l’AFP auraient bénéficié de… 10,24% d’augmentation de pouvoir d’achat entre fin 2007 et fin 2011 !
Un chiffre totalement fantaisiste qui ne prenait même pas en compte l’inflation qui, dans la même période a été de 6,7%, selon l’Insee. Et qui mêlait allègrement tous les éléments de la masse salariale : les évolutions automatiques liées au plan de carrière ou à l’ancienneté notamment, mais aussi les promotions individuelles, à la tête du client, accordées chaque année à moins d’un journaliste sur 5 en moyenne.
Pour FO et les autres syndicats, un rattrapage s’impose, notamment par de vraies augmentations de salaire pour tous mais aussi par une amélioration des plans automatiques de carrière, notamment pour les journalistes.
Devant les propositions indécentes de la direction lors des deux premières séances, l’ensemble des syndicats avait convoqué le 12 avril une Assemblée générale qui a débouché sur un appel à un débrayage d’avertissement de 2 heures le 16 avril.
Un avertissement pas entendu apparemment puisque lors de la séance de négociation qui a suivi, la direction a proposé une augmentation générale de 0,5% du salaire de base (ce qui reviendrait à une hausse du salaire moyenne de 22 euros bruts par mois, soit 10 euros pour les plus bas salaires!) à compter du 1er juin et l’éventuelle ouverture de discussions sur les plans de carrière.
Face au blocage entretenu par la direction, tous les syndicats appellent à une nouvelle assemblée générale début mai pour décider de nouvelles actions.