L’Audiovisuel extérieur de la France (AEF) souffre de « défaillances de pilotage » : c’est la conclusion à laquelle est parvenue une mission d’information parlementaire dans un rapport rendu public début mars.
En fait de « défaillances de pilotage », c’est plutôt de sortie de route dont il faudrait parler tant le bilan de l’AEF est catastrophique.
La mise en place de cette holding, à l’initiative de Nicolas Sarkozy, pour fusionner dans une structure unique RFI, France 24 et la participation de la France dans TV5-Monde, se traduit en effet par une véritable entreprise de démantèlement de RFI, radio internationale de service public et 3e radio mondiale. « La fusion à marche forcée engagée par l’actuelle présidence de l’AEF, laquelle donne le sentiment de vouloir à tout prix privilégier France 24 au détriment de RFI, a constitué une faute et handicapé la réforme », note un des rapporteurs du rapport.
C’est peu de le dire quand on en voit les conséquences :
– La réduction drastique de l’audience orchestrée avec la suppression de nombreuses heures de diffusion, en ondes courtes notamment ;
– La suppression prévue de 126 postes supplémentaires dans le cadre d’un 2ème PSE, le premier ayant déjà entraîné la perte de 206 emplois en 2009.
– Une gabegie financière pointée par l’Inspection des Finances elle-même, dont le million d’euros provisionné pour le départ de l’ex-directrice générale Christine Ockrent n’est qu’un exemple.
– Un déménagement à Issy-les-Moulineaux imposé aux salariés et qui a couté au bas mot 24,5 millions d’euros…
Sans compter la succession de prétendues réformes structurelles et éditoriales qui n’ont qu’un seul objectif : détruire ce qui fait le cœur de métier de RFI, l’information de service public, pour mieux la dépecer.
Autant de raisons pour lesquelles les journalistes FO, avec les salariés de RFI, s’opposent à cette fusion.