Alors que des menaces pèsent à nouveau sur le statut de l’AFP, le bilan financier de l’actuelle direction est accablant: « Si l’AFP était une entreprise normale, elle serait déjà en dépôt de bilan! », concluait récemment un expert financier qui a réalisé pour le compte du Comité d’Entreprise un diagnostic des comptes 2013 de l’agence.
SURENDETTEMENT, assèchement de la trésorerie, reprises de provisions exorbitantes, poursuite des dépenses somptuaires : tout semble au rendez-vous pour préparer l’agence à une crise sans précédent et justifier ainsi la création d’une filiale, proposée par le député PS Françaix, qui aurait pour principale conséquence d’accroître notre niveau d’endettement.
En 2010, les dettes financières nettes de l’AFP étaient de 26 M€.
Fin 2013 (derniers chiffres disponibles), elles s’élèvent à 44 M€.
Durant la même période, la trésorerie a fondu de plus de moitié, passant de 26 M€ à 12 M€.
Pire encore: pour tenter d’équilibrer ses comptes, la direction a utilisé un artifice comptable à la limite de la légalité: la reprise de provisions. C’est ainsi que pour obtenir un résultat net à peu près à l’équilibre (même si encore négatif de 474 000 €) elle a puisé dans ses provisions (chargées normalement de faire face, à l’avenir, aux engagements sur les retraites et les risques généraux) pas moins de 14 M€. Et ce alors que chacun sait que les procès se multiplient contre l’AFP par des salariés s’estimant à juste titre bafoués dans leurs droits par une direction qui ne respecte plus la loi. Dans le même temps, les dotations à ce chapitre (essentielles à l’avenir d’une entreprise) diminuaient de 39 %.
Les spécialistes de la finance jugeront!
Le résultat net de notre entreprise est également affiché pratiquement à l’équilibre grâce à la vente de l’immeuble de Nairobi (1,3 M€), source de bénéfice qui n’est évidement pas renouvelable.
Enfin, malgré ce qu’affirme notre PDG et son entourage, les frais de personnel sont restés stables en 2013, ne progressant que de 0,6%, (source : expert du CE) bien loin du 1,8% annoncé pour justifier encore une fois le gel de nos salaires.
Qui plus est, lors de la dernière réunion NAO cette semaine, le DRH a indiqué que la direction ne pourrait pas à nouveau cette année proposer d’augmentation générale des salaires.
L’argument avancé : « Il faut attendre le résultat » du procès engagé par deux syndicats (la CGT et FO) pour non-respect des accords avec la SPQN prévoyant des augmentations salariales par paliers chaque année. Quel cynisme !
Pressés de questions sur l’ensemble de ces sujets lors d’un récent CE, le PDG et son directeur général adjoint, ont fourni des réponses embarrassées et inintelligibles. Tout le monde sait que M. Hoog a une fâcheuse tendance à la mégalomanie. Etait-il prudent de programmer sur trois ans, dans un contexte difficile en 2008, après le début de la crise, 20M€ de travaux pour rénover le siège historique dont seulement d’ailleurs les deux tiers ont été réalisés ?
Etait-il raisonnable de choisir des ameublements haut de gamme, notamment fauteuils et bureaux dont l’utilisation s’est avérée au mieux inconfortable. De même pour les ascenseurs (avec un écran télé finalement retiré) ou la vitre du PDG dont le remplacement, pour avoir une vue plus dégagée sur Montmartre aurait coûté, nous dit-on, 23.000 €.
Et comment en est-on arrivé à une facture de 2 M€, pour le seul réaménagement du 7e étage, le moins « peuplé » de tout le siège avec seulement une dizaine de personnes, quand les autres étages rénovés en abritent chacun plus d’une centaine ?
Pour autant, notre chiffre d’affaires n’a que peu diminué en 2013 par rapport à l’année précédente, passant de 277M€ à 270M€ (-2,4%), loin des prévisions alarmistes de notre direction.
Cela ajouté aux efforts des personnels qui voient leurs salaires pratiquement gelés depuis quatre ans, qui se battent pour obtenir un simple enregistreur, à qui on demande de plus en plus d’efforts et de tâches.
Dans ce contexte de dépenses sans aucun lien avec notre mission et de jeux d’écritures comptables, on ne peut également que s’interroger sur le récent limogeage brutal du directeur financier, remercié pour avoir refusé de cautionner des pratiques comptables pour le moins discutables.
Syndicat Général des Journalistes FO et FO SNPEP (sections AFP)