La Voix du Nord : pas une suppression d’emploi. Retrait du plan social !

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Le Syndicat général des journalistes Force Ouvrière fait part de sa colère après l’annonce mardi d’un plan social massif à la Voix du Nord, prévoyant la suppression d’un quart des effectifs du journal (178 postes sur 710) et apporte son soutien total aux salariés qui refusent en bloc ce véritable coup de force contre l’emploi.

Face à une telle brutalité et à un tel mépris, y-a-t’il d ’autre solution que de s’opposer radicalement à ce plan, comme l’ont affirmé les syndicats de la Voix ?

Qui pourrait comprendre, en effet que le groupe belge Rossel, propriétaire du titre, supprime massivement des emplois alors que la Voix, 3e journal régional français, dégage des bénéfices. Il a enregistré en 2015 un chiffre d’affaires de plus de 250 millions d’euros, chiffre qui devrait être dépassé en 2016, malgré la baisse des ventes.

Qui pourrait comprendre ces suppressions d’emplois alors que le groupe Rossel est candidat au rachat d’un nouveau titre de la presse régionale, Paris-Normandie, après avoir déjà mis la main sur plusieurs titres de la région, sur le Courrier picard, l’Union ou l’Aisne nouvelle.

Pour justifier la brutalité de son plan et tout en reconnaissant la rentabilité du titre, la direction évoque une « anticipation » de difficultés à venir qui rendrait plus douloureux encore un plan social. C’est comme si on vous demandait de vous couper une jambe saine au prétexte qu’elle pourrait demain être atteinte de rhumatisme. C’est se moquer du monde !

La réalité, c’est que le groupe Rossel comme tous ceux qui dirigent aujourd’hui la presse française veulent baisser massivement les coûts salariaux qui entrent dans la fabrication et la diffusion du journal. A la rédaction, avec la suppression de 55 postes de journalistes sur 343, mais aussi dans tous les autres secteurs du journal. Et qu’importe que cela se fasse au mépris de l’emploi, des conditions de travail des salariés et de la qualité même de l’information.

La réalité c’est que le groupe Rossel veut disposer de marges financières supplémentaires pour garder sa place dans la guerre que se livrent aujourd’hui une poignée de milliardaires et de groupes financiers pour le contrôle des médias et des « contenus », au mépris total du pluralisme des titres, de la diversité des opinions, du droit des citoyens à une véritable information.

La vérité c’est qu’il peut s’appuyer pour cela sur les dispositions de la loi travail imposée par le gouvernement grâce au 49-3, au mépris de l’exigence de millions de salariés.

La direction a d’ailleurs déjà prévenu : les « négociations » qui vont s’ouvrir ne devront pas remettre en cause les « équilibres économiques du plan ».

La seule réponse conforme aux intérêts des salariés et des citoyens c’est d’exiger son retrait et de refuser toute suppression d’emploi.

Paris, le 11 janvier 2017