PROJET DE RETRAITE PAR POINTS : MACRON PERSISTE ET SIGNE TOUS CONCERNÉS ! ENSEMBLE, IMPOSONS SON RETRAIT !

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Le 24 janvier le projet de loi de réforme des retraites est présenté en Conseil des ministres. Celui-ci confirme en tous points les dispositions destructrices rejetées par des millions de salariés du public comme du privé, faisant fi de l’exigence de retrait de la réforme exprimée dans les grèves et manifestations engagées depuis le 5 décembre avec les organisations syndicales FO, CGT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, UNEF et UNL.

LA RÉFORME MACRON, C’EST LA FIN DE TOUS LES RÉGIMES DE RETRAITE EXISTANTS 

Le projet de loi confirme la suppression de l’ensemble des régimes de retraite existants, à commencer par le régime général et les retraites complémentaires (Agirc-Arrco) pour les salariés du secteur privé, ainsi que le Code des pensions civiles et militaires pour les fonctionnaires, auquel se substitue un régime de retraite dit universel, sans prise en compte des spécificités professionnelles, de la pénibilité et des périodes de formation.

LA RÉFORME MACRON, C’EST LA MISE EN PLACE D’UN ÂGE PIVOT PERMANENT

Le gouvernement et certaines organisations affirment que l’âge pivot (appelé également « âge d’équilibre ») serait retiré du projet de loi, ce qui est un mensonge. Dans la lettre d’E. Philippe adressée aux syndicats le 11 janvier, il est affirmé : « le projet de loi prévoira que le futur système universel comporte un âge d’équilibre. Celui-ci constituera un des leviers du pilotage collectif du système ». Autour de cet « âge d’équilibre » auquel le salarié pourra partir à taux plein s’articulera un mécanisme de bonus/malus est-il précisé. Par conséquent, c’est bien cet « âge d’équilibre » qui servira de levier pour contraindre les salariés à travailler plus longtemps s’ils veulent éviter de subir une décote. Celle-ci pourrait être fixée par décret à 5% par an lors de la mise en œuvre de la réforme.

LA RÉFORME MACRON, C’EST LA BAISSE DRASTIQUE DE TOUTES LES RETRAITES

Avec la réforme Macron, le calcul de la retraite se ferait sur l’intégralité de la carrière, là où actuellement le calcul se fait sur les 25 meilleures années (dans le secteur privé) et les 6 derniers mois (dans la fonction publique). Il en résulterait mécaniquement une baisse drastique du montant des retraites, pouvant aller jusqu’à 50% de pertes par rapport aux régimes existants. Cela toucherait en premier lieu les femmes qui subissent plus largement les temps partiels et les carrières hachées.

Dans le système solidaire actuel, les périodes de maladie, chômage, travail à temps partiel, maternité ou les interruptions d’activité liées à l’éducation des enfants, sont prises en compte. Ce ne serait plus le cas puisque les points seraient acquis par des cotisations sur « chaque heure travaillée ». Pour ces périodes, le projet de loi se borne à évoquer l’attribution de « points de solidarité » sans en préciser le montant ni les conditions d’attribution.

Le projet de loi confirme aussi la suppression des trimestres supplémentaires par enfant et la remise en cause du système actuel des pensions de réversion.

LA RÉFORME MACRON, C’EST LA FIN D’UN MONTANT DE RETRAITE GARANTI 

Avec la réforme Macron, le montant de la retraite serait donc calculé selon le nombre de points acquis sur toute la carrière. Mais ce montant dépendrait de la valeur d’acquisition du point et de la « valeur de service » du point en vigueur au moment de la retraite (aujourd’hui fixée à 0,55€). Or, la « valeur de service » du point serait révisable chaque année, y compris par décret, par le gouvernement, en fonction d’une estimation de l’espérance de vie, de la conjoncture économique, de la situation financière du système…

La « valeur de service » du point servirait alors de variable d’ajustement pour permettre au gouvernement de baisser le montant des pensions. Le projet de loi affirme aussi que « le niveau des pensions est garanti dans le temps et qu’aucune baisse ne sera permise ». Hypocrisie totale puisqu’il suffira de les geler pour faire baisser le pouvoir d’achat.

Le projet de loi sur les retraites s’accompagne en outre d’un projet de loi organique qui prévoit que le montant des retraites dépendrait chaque année du vote d’une loi cadrée par l’exigence de l’équilibre financier et non plus des droits des salariés. En définitive c’est bien le gouvernement qui déciderait.

LA RÉFORME MACRON, C’EST LA FIN DU DROIT A DEFENDRE LE POUVOIR D’ACHAT

Si le projet de loi soumis au Conseil des ministres prévoit que les organisations syndicales siègeraient dans la future caisse nationale de retraite universelle, à parité avec les représentants des patrons et des indépendants, il prévoit surtout que leur pouvoir décisionnaire devrait se limiter au respect des équilibres budgétaires fixés par le gouvernement au nom de la politique européenne d’austérité.

Les organisations syndicales fondées pour défendre les droits et intérêts des salariés, qui ont toujours combattu pour garantir à tous les salariés le meilleur niveau de retraite, comme ils le font pour les salaires des actifs, s’en trouveraient réduits à devenir, au nom des équilibres budgétaires, un rouage de l’Etat chargé de faire de nouvelles économies sur le dos des salariés pour le plus grand bénéfice des intérêts financiers et des fonds spéculatifs comme BlackRock. C’est la négation de leur rôle.

CE QU’IL FAUT, C’EST BIEN LE RETRAIT DE LA RÉFORME MACRON ! 

Depuis le 5 décembre, la détermination des salariés à mettre en échec le projet de retraite par points ne se dément pas. Les grèves se poursuivent dans de nombreux secteurs (transports, énergie, Opéra de Paris, musée du Louvre, avocats, Banque de France, raffineries, ports et docks, enseignants, lycéens, étudiants….) Face à l’intransigeance du gouvernement, seul le rapport de force est susceptible de le faire plier. Les salariés montrent tous les jours qu’ils y sont prêts.

Mais pour imposer le retrait, y a-t-il d’autre solution que le blocage du pays par la grève générale, appelée dans l’unité par l’ensemble des confédérations et syndicats qui se prononcent pour ce retrait ? C’est ce que pense le SGJ-FO.

A l’occasion de l’examen du projet de loi par le conseil des ministres le 24 janvier, les organisations syndicales qui en exigent le retrait organisent une nouvelle journée de grève interprofessionnelle et de manifestations dans tout le pays.

Le SGJ-FO appelle tous les journalistes à se mobiliser dans chaque entreprise par des appels intersyndicaux à la grève, par des assemblées générales, par une participation importante à la grève et une présence massive dans les manifestations.