Ce mercredi matin, lors d’un CSE extraordinaire, la direction de l’UES Le Parisien a confirmé qu’elle comptait recourir, à compter du 1er avril prochain, au dispositif de chômage partiel, lié à la crise sanitaire du Coronavirus.
Ces mesures de chômage partiel sont censées toucher 137 personnes sur un total de 637 salariés de l’UES. Au sein de la rédaction du Parisien-Aujourd’hui en France, 77 personnes sont concernées (dont 43 journalistes). Plus de la moitié devraient être placées en « inactivité totale », pour une durée indéterminée.
Pour le SGJ-FO, cette décision, prise unilatéralement par la direction, est injustifiable.
C’est d’ailleurs un choc pour nombre de nos collègues, qui travaillent d’arrache-pied pour les parutions Print et Web, dans une rédaction déjà amputée d’une partie de ses effectifs (pour garde d’enfants ou maladie).
Comment comprendre qu’on « réduise la voilure » – et la pagination des éditions locales – alors que les abonnements numériques supplémentaires sont plus nombreux que jamais (350 par jour, 5000 de plus annoncés rien qu’en mars) ?
Les rédacteurs de plusieurs éditions locales ont d’ailleurs écrit à Sophie Gourmelen et Stéphane Albouy pour réclamer que soient maintenus les journalistes en CDD dans ces services – menacés dans le cadre du plan d’économies, et pourtant indispensables face à la charge de travail et à l’actualité.
Ils ont raison. Le SGJ-FO et les autres syndicats ont relayé ces revendications, ils relaieront toutes les initiatives des collègues pour le maintien de leurs postes et de leurs conditions de travail. Il faut que la direction les entende.
Le SGJ-FO continue d’exiger le maintien des postes et des rémunérations pour l’ensemble des salariés.
La procédure de demande de chômage partiel va néanmoins être lancée.
Le SGJ-FO a abordé à nouveau ce mercredi le sort des pigistes, dont certains ont déjà vu leurs revenus chuter brutalement. La direction affirme que les correspondants en région conserveront leur volume de piges. Nous les invitons évidemment à nous alerter dans le cas contraire.
Par ailleurs, l’employeur annonce qu’il appliquera le chômage partiel aux « pigistes réguliers » dont les revenus ont d’ores et déjà diminué (le réservant pour l’instant à 17 d’entre eux, disposant de 10 fiches de paie, et d’un revenu annuel de 2689 € en 2019).
Un rappel : le chômage partiel prévoit une indemnisation, versée par l’employeur, à hauteur de 70% du salaire brut (soit 84% du salaire net). L’Etat prendra en charge le coût de cette indemnisation.
Si la direction prend la responsabilité de mettre en œuvre des mesures de chômage partiel, nous lui demandons de garantir le maintien intégral de la rémunération des salariés concernés, pigistes inclus, en comblant l’écart entre le salaire et l’indemnité versée.
L’Etat ne cesse de répéter qu’il soutiendra l’économie et les entreprises, dans cette crise dont nul ne sait combien de temps elle durera. Les salariés méritent eux aussi des garanties de la part du groupe. Aujourd’hui nous n’en avons ni sur le retour à une pagination normale, ni sur le maintien des effectifs au sein de la rédaction.