Après presque 3 ans et demi sans la moindre revalorisation, les salaires minimum garantis de la Presse spécialisée vont enfin être revalorisés à compter du 1er mai, avec la mise en œuvre d’un accord signé par le SGJ-FO.
Dans le cadre des négociations avec les employeurs de la presse spécialisée, le SGJ-FO a fait valoir plusieurs exigences:
– Une revalorisation des minima permettant de répondre à l’urgence salariale, alors que la dernière augmentation (0,8%) dans la branche remontait au 1er janvier 2019 et que la perte de pouvoir d’achat subie depuis lors augmente considérablement avec l’explosion actuelle de l’inflation (4,8% sur un an le mois dernier). Pour sa part, le SGJ-FO revendique une augmentation générale des salaires et des piges de 10%* dans toutes les formes de presse.
– L’engagement à faire figurer dans l’accord une clause de revoyure assez rapide pour tenir compte de l’évolution de l’indice des prix dans les prochains mois et éviter un nouveau décrochage par rapport au SMIC mensuel.
– A cette fin, nous demandions également une revalorisation des minima qui soit suffisante pour remonter tous les salaires au-dessus du niveau du SMIC, notamment toutes les fonctions hors encadrement, puisque, à l’ouverture de la négociation, 12 niveaux de qualification sur 20 étaient sous le SMIC mensuel brut.
– Une revalorisation substantielle du barème des piges, beaucoup trop bas dans cette forme de presse, permettant à minima de l’aligner sur celui de la presse magazine (53 euros le feuillet).
– Enfin, nous demandions un engagement des employeurs à mettre en place une nouvelle grille de minima revalorisés permettant de mettre un terme avec le resserrement des niveaux de rémunération actuel.
L’accord proposé par les employeurs à l’issue des négociations est loin d’être satisfaisant, mais il répond en partie à nos demandes, principalement sur la nécessité d’une augmentation immédiate des salaires.
– Les employeurs ont opté pour des revalorisations en valeur absolue en non en pourcentage comme nous le souhaitions. Ramenées en pourcentage ces augmentations s’échelonnent entre +8,82% pour le bas de grille et + 4,30% pour le plus haut coefficient. Pour toutes les fonctions hors encadrement, la hausse des minima dépasse les 7%.
– Il n’y a plus de minima sous le SMIC puisque la grille débute à 1652 euros brut pour un SMIC à 1645,48 euros brut au 1er mai. Par-delà l’effet d’affichage, il est évident que cela reste insuffisant pour éviter un nouveau décrochage, notamment en cas de réajustement du SMIC dans les mois qui viennent.
– Les barèmes des piges (feuillet 1500 signes) sont également revalorisées de 8,10% et 9,95%. Pour les titres de presse diffusés jusqu’à 5000 exemplaires, le prix du feuillet passe de 43,20 euros à 47,50 euros brut (+ 9,95%). Pour les titres diffusés à plus de 5000 exemplaires, le prix du feuillet passe de 46,25 euros à 50 euros brut, soit (+ 8,10%). Cela reste toutefois beaucoup trop faible pour permettre une juste rémunération des pigistes. Il faut ainsi réaliser 33 à 35 feuillets par mois pour atteindre le niveau du SMIC!
– Enfin l’accord prévoit une clause de revoyure «dès la fin du 1er semestre 2022» et un engagement à renégocier la grille.
Le SGJ-FO veillera à l’application de cet accord, notamment pour les pigistes, et agira dans les entreprises de la presse spécialisée pour que les augmentations des minima de branche soient répercutées sur les salaires réels versés par les employeurs.
Paris, le 3 mai 2012
*vous trouverez sur ce lien l’accord relatif aux minima garantis des journalistes de la presse d’information spécialisée que la FNPS ouvre à signature