Science et Vie : mort programmée d’un titre et d’une rédaction

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S’il fallait une preuve des ravages de la concentration capitalistique des médias à des fins purement financières ou spéculatives, l’exemple dramatique du mensuel scientifique «Science et Vie» en est une.

Ce titre prestigieux fait partie des titres du groupe Mondadorie rachetés à l’été 2019 par le groupe Reworld Media.

Dès sa prise de contrôle, ce dernier s’est fixé comme objectif d’anéantir les rédactions de la plupart de ces titres, remplaçant les journalistes professionnels par des sociétés de «producteurs de contenus» dont l’apport «éditorial» n’a plus rien à voir avec l’information ou le journalisme mais se résume plutôt à la diffusion d’encarts publicitaires.

Ce n’est pas un hasard si dans plusieurs magazines du groupe les sites Internet ont étéé directement pris en main par la régie publicitaire.

Des rédactions exsangues et parfois sans plus aucun journaliste professionnel, des droits sociaux en berne, de la pub à la place de l’information, voilà le type de «presse» qu’entend promouvoir Reworld Media que, sans doute, une bonne part des prédateurs actuels des médias aimeraient imiter.

C’est contre cette dérive mortifère que les journalistes de Science et Vie se battent depuis le rachat qui avait été suivi d’entrée par le départ de la moitié de la rédaction, via la clause de cession. Des départs qui n’ont jamais été remplacés malgré une grève de 5 jours, puis du vote d’une motion de défiance par la rédaction.

Rien n’y a fait et ce 30 mars ce sont neuf journalistes, dont les deux rédacteurs en chef adjoints et la cheffe de service qui ont jeté l’éponge et annoncé leur départ.

A ce jour, il ne reste plus que deux journalistes écrivants et plus aucune expertise scientifique à Science et Vie, dont la nouvelle formule est prévu pour mai.