Négociations salariales en presse magazine (SEPM) Des propositions indignes !

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Le syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) a convoqué les organisations
syndicales de salariés à deux reprises ces dernières semaines pour des discussions sur les
salaires.


Après de très longues années d’absence totale de dialogue social et aucune augmentation
de salaire dans la branche, on aurait pu espérer que ces discussions débouchent enfin sur
un peu de «grain à moudre» pour les salariés.


Lors de la première réunion, les syndicats unanimes avaient estimé que la revalorisation des
minima salariaux ne pouvait, en tout état de cause, pas être inférieure à 2% afin de repartir
vers un dialogue social constructif.

Le 24 mars, les employeurs sont revenus avec des «propositions» totalement indignes et
même carrément provocatrices!


Ils ont en effet proposé une revalorisation de 10 euros en valeur absolue pour les employés
et cadres, limitée aux six premiers niveaux des grilles dont le premier niveau Cadres, soit les
plus bas salaires. Grands princes, ils se sont quand même engagés à aligner au niveau du
SMIC les minima des grilles! Ce qui en dit long sur l’état des salaires dans la branche!


Mais pour tous les autres cadres et journalistes: rien de rien.


FO a bien entendu rejeté un tel scénario, soulignant que la somme proposée correspondait,
pour un salarié payé au niveau du SMIC, à 0,75% du salaire. C’est moins que l’inflation et
moins que la dernière augmentation du SMIC (0,99%)! De plus, la négociation portant sur
les salaires minimas, cette augmentation risquait d’être de nul effet sur les salaires réels
pratiqués en entreprise qui sont au-dessus des minimas !!!

Ils nous ont proposé une politique des petits pas
alors que nous revendiquions plutôt un grand pas !

Quant aux journalistes, non seulement le SEPM n’a proposé aucune augmentation salariale,
mais il entend conditionner une éventuelle évolution des grilles à l’examen de supposés
«points bloquants» dans la Convention collective. Les employeurs ont évoqué la création
d’un groupe de travail sur ce sujet dans le cadre de la mise en place d’une Commission

permanente paritaire de négociation et d’interprétation (CPPNI) dans le champ de la
convention des journalistes.


FO a souligné que la mise en place de cette CCPNI, obligatoire, était destinée à permettre
une reprise du dialogue social et d’une vraie pratique paritaire, en matière salariale
notamment, et non à remettre en cause la Convention collective, au nom de prétendus
«points bloquants» dont le SEPM a refusé de préciser la nature, malgré nos questions.
Nous avons eu droit aux discours habituels, baisse de la Publicité, les GAFA, la catastrophe
Presstalis….


Concernant Presstalis, société commerciale contrôlée par plusieurs coopératives d’Editeurs,
nous leur avons rappelé que s’ils avaient dû recapitaliser la société à la hauteur de fonds
propres négatifs de plus de 600 millions d’euros, la note aurait été beaucoup plus élevée !!!
Le marché de la Presse et de la Presse magazine semble pourtant intéresser de nombreux
milliardaires qui pourtant ne sont pas des philanthropes. Vincent BOLLORE Groupe
VIVENDI) rachète Prisma Presse, Reword Média a racheté Mandadori et devient le premier
éditeur de presse magazine. Xavier Niel (FREE) a également investit dans la Presse
magazine (La Vie, Télérama, l’obs) et quotidienne nationale, Régionale et vient de racheter
le Groupe PARIS TURF. Patrick DRAHI a lui racheté l’Express et Libération et François
Henri PINEAU Le Point. Il nous reste Arnaud LAGARDERE qui lui se désengage du secteur
( Paris Match, ELLE et le JDD). Bernard ARNAULT a lui racheté Les Echos, Investir et Le
Parisien et il pourrait reprendre prochainement les titres de Lagardére. Le Groupe
DASSAULT n’est pas en reste avec Le Figaro, Le Figaro Magazine, Madame Figaro,
TV Magazine, Le Particulier, Propriétés de France, Explorimmoneuf.


Tous les syndicats ont jugé inacceptables l’ensemble des propositions du SEPM et
réitéré la demande d’une revalorisation minimale des grilles de 2%, une nouvelle fois
refusée par le SEPM.

Paris, le 29 mars 2021

Syndicat Général des Journalistes – FO

Syndicat National de Presse d’Edition et de Publicité – FO